mercredi 27 mai 2009

Préprogramme UnivCsgd94120 2009

Lancement
mercredi 27 mai 00:00


























UnivCsgd94120
Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)

Université Numérique Saint-George & Dalayrac



Programme

UnivCsgd94120
Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)

Carnaval des Nouveaux Mondes



Samedi 25 juillet 2009
Spectacles & Défilé

Dimanche 26 juillet 2009
Ville Propre
Journée "Ecolologie dans la Ville"

Ateliers costumes
Lundi 20 - Samedi 25 juillet 2009





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Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)

Former des constructeurs de savoirs collaboratifs et créatifs

Sujet : Quelle influence la formation professionnelle peut-elle avoir sur la facilitation du dialogue sociétal ?

Document 1 : Formation professionnelle : le droit de savoir
Sénat, Rapport d'information n° 365 (2006-2007) de M. Bernard Seillier, fait au nom de la mission commune d'information Formation professionnelle, déposé le 4 juillet 2007













Document 2 : Autoformation ? Autonomie : oui, Solitude : non
Thot Cursus, Edito, juin 2009.
Publié avec l'aimable autorisation de
l'auteur et de la direction

Dans un récent rapport , préparé à la demande de l'OCDE, qui fit quelque bruit sur la toile et dans les bureaux des administrations de l'éducation, François Taddei, généticien de profession, inscrivait ceci sur la feuille de route de l'institution scolaire : " Former des constructeurs de savoirs collaboratifs et créatifs".

Non pas des détenteurs, mais des constructeurs... tant il est vrai que le savoir se construit au jour le jour en des lieux multiples, et pas seulement pendant les dix ou quinze années passées sur les bancs de l'école. L'autodidaxie est donc notre lot commun, que nous le souhaitions ou non, que nous ayons réussi en classe ou pas. Ceci étant dit, certains sont de meilleurs autodidactes que d'autres. Ceux-là créent aisément du sens à partir de leurs expériences, sont en capacité de relier des éléments disjoints (en plusieurs lieux, en plusieurs époques...) pour former des corpus cohérents. Aider les individus à construire les savoirs, c'est donc les accompagner dans cette construction de sens.

Peut-on apprendre à partir de rien ? Probablement pas. D'ailleurs, personne ne sait rien. Et c'est toute la grandeur de dispositifs de validation des acquis de l'expérience que de reconnaître la valeur de l'expérience personnelle et de lui donner un poids équivalent à celui des contenus académiques pour obtenir un diplôme. Au-delà de ces dispositifs formels, le capital d'expérience amassé par chacun d'entre nous devrait nous permettre d'assimiler chaque jour un peu plus de savoirs, quelques savoir-faire supplémentaires, sans qu'il nous soit nécessaire de faire allégeance, encore et encore, aux systèmes institutionnalisés de formation. Pour les autodidactes, le sentiment d'efficacité personnelle est un moteur d'apprentissage bien plus puissant que l'appréciation portée par un professeur. sans nier la valeur de ce dernier : dans la classe, il représente et encourage la vie, il incarne la passion et l'enthousiasme, pour ceux qui sont là. Libre à celui qui ne veut ou ne peut participer à la séance, d'apprendre ailleurs et autrement.

Ceci ne devrait pourtant pas laisser croire que l'autodidacte se cloître dans la superbe forteresse de sa solitude ; bien au contraire, les échanges, les confrontations, les débats et la vie enfin, s'engouffrent dans ses apprentissages, leur donnent de l'épaisseur et une direction. Joffre Dumazedier, héraut de l'éducation populaire, croyait bien plus aux réseaux d'individus qu'aux rayonnages des bibliothèques. Les communautés d'apprentissage font croître l'autonomie des apprenants, à mesure que se développe en eux la conviction de l'infinie valeur des autres ; autonome, oui, mais solitaire, non. Du moins cette solitude doit-elle relever du choix, plutôt que de l'obligation. Pas de mise au piquet pour ceux qui souhaitent construire eux-mêmes leurs parcours d'apprentissage.

Chaque semaine, Thot Cursus vous propose de multiples ressources pour enseigner et apprendre. Nous allons nous aussi céder à la douceur de l'été et nous éloigner de nos écrans. Nous vous proposerons donc deux numéros de Thot Cursus cet été, avant de reprendre notre rythme soutenu en septembre. Vous découvrirez alors quelques belles nouveautés sur notre site.

Bel été et bonnes découvertes à tous,

Christine Vaufrey
Rédactrice en chef
de Thot Cursus

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Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)

mardi 26 mai 2009

Culture & formation




Transférer et recevoir les patrimoines






LE PATRIMOINE DE LA GUADELOUPE







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Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)

Le dialogue social 1789 / 2009




Sujet : Les états généraux de l'Outre-mer, organisation, représentation et représentativité : quels besoins, quels objectifs ?




Documents :
Mouvement des 44 jours
Dialogue social / Dialogue sociétal
Termes et moyens du débat
Consolider, moderniser, Explorer, faciliter ?
Responsabilité Sociale des Entreprises
Bibliographie 2006
Race et histoire permanence, écueil, perspectives ?
La pyramide des besoins selon Maslow. Et sur Wikipédia.
Texte de Jacky Dahomey. Dahomay fait appel ici à la philosophie, à l’histoire, et nous éclaire sur son propre parcours.

"la Gwadloup sé tan nou sé pa ta yo"

"On se demande ce qui va rester en définitive du nous dans ce rétrécissement inquiétant de la société civile."

"Nous traversons une période bien difficile pour notre pays, rien ne sera comme avant et il faut reconnaître à LKP le grand mérite d’avoir fait bouger les lignes. Je continue à trouver légitimes les revendications sociales qu’il défend, mais il nous faut faire maintenant de la politique, au sens le plus noble du terme, car je n’ai absolument aucune ambition politicienne. La Guadeloupe a besoin aujourd’hui de tous les citoyens de bonne volonté, qui veulent œuvrer, chacun dans le domaine qui est le sien, pour un pays plus beau et plus juste."
Lire le texte ici.





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Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)

France : des territoires en perspective

Sujet : La République Française peut-elle aspirer à se montrer en même temps comme puissance maritime et comme puissance territoriale ?

Document : "
Mais, moi, je suis un homme des frontières"
Opinion de M. Basterrèche , député des Basses-Pyrénées,
sur le Budget du Ministre de la Marine et des Colonies.
Séance du 30 Juillet 1822.



Messieurs ,

C'est une sorte de bonne fortune pour un membre de l'opposition, que de se trouver amené ici par sa conviction a soutenir quelqu'une des demandes du ministère. Pour ma part, j'aimerai toujours à m'unir aux propositions qui me paraîtront favorables à la prospérité de mon pays, de quelque côté qu'elles arrivent. J'adopte aujourd'hui celle d'accorder, cette année, 60 millions pour le service de la marine, et je l'appuie avec empressement.

Dans une précédente session, vous ne m'avez point désapprouvé, lorsque j'ai soutenu que l'on aurait tort de croire que la France ne peut aspirer à se montrer en même temps comme puissance maritime et comme puissance territoriale. Je dirai de plus aujourd'hui qu'elle renferme dans son sein tout ce qui peut la rendre principalement une puissance maritime, et qu'il est facile d'atteindre ce but, si l'on sait mettre en usage les moyens de succès qui sont à notre disposition.

Cependant, il existe un assez grand nombre d'incrédules, qui se plaisent à répéter que la France ne saurait prétendre à se montrer sur mer l'égale de la nation depuis trop longtemps prépondérante sur cet élément ; et que le moment serait mal choisi pour y réussir, lorsque notre navigation penche vers sa décroissance, et que nous n'avons plus qu'un petit nombre de colonies plus ruineuses que profitables. Je suis loin d'être ébranlé par de tels raisonnements ; je crois même pouvoir en tirer des conséquences en ma faveur.

En effet, si notre navigation a semblé décroître momentanément, c'est plutôt parce que nos navigateurs, ou ceux qui les mettent en mouvement, n'ont pas été assez certains de trouver au loin accueil et protection. Pour faire naître plus de hardiesse, pour susciter de plus grands efforts, le plus sûr encouragement est de présenter aux regards de nos marins et de nos armateurs, à nos amis et à nos ennemis, l'aspect d'une marine militaire formidable. [1 - 2 ]

Et quant à ce qui concerne le peu d'importance de nos colonies, je soutiendrai que ce serait précisément pour accroître cette importance, pour y ajouter dans toutes les circonstances possibles, qu'il nous faudrait conserver et réunir de grandes forces maritimes.

J'irai plus loin, et je ne craindrai pas d'avancer que, alors même que nous serions tout-a-fait privés de colonies, il y aurait pour nous plus d'intérêt, plus de nécessité encore d'être forts et redoutables sur mer, afin d'obtenir, par cette position imposante, l'introduction de notre commerce dans un plus grand nombre de ports et de pays étrangers, et avec des faveurs égales à celles qui sont accordées a tous les autres pavillons, pour être admis, avec plus de certitude, au partage du commerce maritime dans l'un et dans l'autre hémisphère,

Jamais ce besoin ne fut plus pressant qu'à l'époque où nous nous trouvons.

Gardons-nous d'oublier que, depuis quelques années, il s'est opéré, dans l'industrie française, une de ces révolutions qui changent, sous une infinité de rapports essentiels et dans ses intérêts intimes, la position d'un pays. La France est devenue, presque tout à coup, considérablement industrielle. Tout s'y est façonné, tout a été dirigé vers l'élan du grand intérêt manufacturier. L'affiliation d'une foule d'autres intérêts locaux à cet entraînement est venue classer, dans la dépendance de cette nouvelle situation, une masse énorme de nos fortunes, de notre population, et même une partie de la direction de notre agriculture.

Cependant ne nous dissimulons pas que, lorsque nous marchions aussi rapidement dans la carrière des arts et des métiers, les autres nations étaient sur la même route ; que chacune d'elles s'est bientôt placée ou à côté de nous, ou sur nos pas ; qu'au point où sont arrivées les connaissances générales dans cette vieille Europe si civilisée, toutes les lumières deviennent promptement communes à tous. Le plus habile, le plus adroit en nouvelles découvertes, en inventions heureuses, se flatte en vain de posséder longtemps , sur une grande étendue, la jouissance exclusive du fruit de ses perfectionnements. A peine le produit nouveau est-il en circulation, que de nombreux émules ont bientôt décomposé, analysé la découverte, reproduit ou surpassé les mêmes procédés, les mêmes tissus, et réduit la priorité de l'inventeur à une très-courte durée.

Parmi les diverses nations de notre Europe, toujours en hostilités douanières, si l'on peut s'exprimer ainsi, aucun débouché constant n'est assuré au producteur manufacturier, quels que soient l'ardeur de ses recherches et le succès de son habileté. Les bornes des exportations voisines et continentales doivent se rétrécir chaque jour, en dépit des efforts et du talent des inventeurs ; et bientôt nos riches et nombreuses manufactures pourraient être contraintes à suspendre l'activité de leurs travaux, à démonter une partie de leurs machines et de leurs métiers, s'il ne restait pour l'exploitation de leurs abondants produits que les peuples de notre voisinage et le territoire de l'Europe. Au point où sont parvenus les magnifiques établissements de nos manufacturiers, il y aurait chez eux maladresse et dangereuse illusion, s'ils n'étendaient pas leurs vues plus loin, et au-delà des mers,

Dans une situation analogue à celle que je viens de peindre, un ministre célèbre, répondant, dans le parlement d'Angleterre, aux cris de plusieurs villes manufacturières alarmées de voir le cercle d'exclusion pour leurs produits, agrandi chaque jour par un conquérant alors heureux, ne craignit pas de leur dire : Tant mieux pour votre avenir, Cela vous assure des prospérités plus grandes, en vous forçant d'aller, les premiers, créer des consommateurs dans des pays lointains, et hors de la portée de toutes ces industries rivales, qui, exercées par des nations aussi éclairées que vous, peuvent venir, à chaque instant, placer leurs travaux sur la même ligne que les vôtres.

Messieurs, ce que Pitt disait, il y a quelques années, à ses concitoyens, chacun de nous peut le répéter, avec l'appui de plus récentes et de plus visibles expériences, à tous ces nombreux et respectables manufacturiers de la France. S'ils veulent élargir leur carrière, c'est au-delà des mers, c'est dans ces nouveaux mondes où nous sommes désirés en dépit de nos imperturbables froideurs, c'est chez des peuples encore dans l'enfance des arts et des perfectionnements, qu'ils iront chercher les plus utiles et les plus certaines consommations de ces produits, si muliipliés et si parfaits , de notre France. Et pour s'élancer sur ces mers immenses, sans crainte d'être arrêtés ou pillés en route, ils ont besoin que notre Gouvernement soit en position de protéger efficacement de longs voyages et des entreprises nationales ; il faut que ce gouvernement ait, sur mer, tous les moyens de faire respecter notre pavillon ; il faut pour cela une marine forte et respectable. Le besoin de ces nouveaux intérêts manufacturiers, l'exiguité des ressources offertes par nos colonies, nous indiquent la nécessité d'aller chercher au loin d'autres écoulements, et surtout quand les faibles ressources de nos propres colonies peuvent encore nous échapper au milieu du malaise réciproque des négociants de la métropole et des colons. Lorsque nous sommes tous en présence de ces destinées inévitables qui tiennent à une nouvelle nature de choses, plus forte que tous nos faibles essais, enfants d'une aveugle espérance, c'est alors qu'il devient plus nécessaire que jamais de créer sur mer, pour notre industrie, des routes plus vastes et des débouchés plus nombreux. Vous ne pouvez aspirer à une telle perspective, sans la protection constante et efficace de votre marine militaire.

Oui, Messieurs, l'on vous disait qu'il vous fallait une marine respectable, quand vous aviez de brillantes colonies : et moi j'ai cherché a vous démontrer qu'il vous en faut une encore plus respectable, lorsque vous n'avez plus qu'un petit nombre de colonies, et parce que vous pouvez, avant longtemps, vous trouver exposés à n'en avoir point, à être jetés, avec ou sans votre consentement, dans la nécessité d'un système tout-à-fait nouveau, parmi des circonstances dont l'issue et le succès dépendraient essentiellement de votre force sur mer.

II était loin d'avoir ses regards tournés vers toutes ces conséquences, ce citoyen, le premier entre les chefs honorables de notre industrie, ce collègue dont le nom [Charles Henri Ternaux dit Ternaux-Compans] réveille un souvenir cher au cœur de tous les bons français, le souvenir de la reconnaissance nationale pour les services qu'il a rendus à notre commerce, lorsqu'il demandait, à cette tribune, cette énorme réduction du budget de la marine ; lorsqu'il nous disait que l'insuffisance de nos colonies nous prescrivait de renoncer à la dépense considérable d'une marine militaire, à laquelle il ne voulait accorder que 35 millions.

Pour moi, Messieurs, je n'hésite pas à le dire, si jamais il entrait dans ma conviction que nous puissions nous passer d'une marine militaire, tout me porte à croire que, sous l'influence d'une telle position , 35 millions, et même beaucoup moins, seraient une dépense tout-à-fait déplacée. Une marine impuissante, sans moyens de se faire respecter, deviendrait pour notre pays plus nuisible qu'utile ; et toute dépense analogue serait de l'argent mal employé. Il faut désirer pour la France une marine militaire véritablement imposante, ou renoncer entièrement à en vouloir d'autre que des transports et des avisos. Je dois le dire, pourtant : mon honorable ami était alors animé par l'espérance de faire triompher un de ces sentiments de bienveillance universelle, si entraînant pour une âme généreuse comme la sienne. Il croyait la possibilité d'établir, en temps de guerre, le règne d'un principe bien consolant pour l'humanité, et qui serait la plus grande preuve des progrès de la civilisation générale. Vous devinez , Messieurs , que je veux parler de cette maxime toujours invoquée, et jamais accueillie : Que le pavillon couvre la marchandise.

Les publicistes anciens, et leurs dignes émules modernes , ont beau proclamer cette thèse, elle ne sera jamais contestée directement ; mais elle restera toujours dans le domaine d'une chimère philanthrophique.

La guerre est un état contre nature, et, quels que soient les procédés plus humains que la civilisation moderne a heureusement introduits dans beaucoup de ses actes, la guerre sera toujours, en dernière analyse, l'exercice de la colère, de la violence, et le plus souvent de l'injustice. Parmi tant de passions dominantes, le triomphe d'un code immuablement restrictif, détruisant la plus grande partie des effets que se propose celui qui veut absolument la guerre, n'est guère autre chose qu'un rêve de même nature que ce rêve tout aussi raisonnable et plus complet, qui, dans le siècle dernier, ne mérita a, son auteur qu'un surnom d'estime.

Nous avons vu ce dogme, si désirable d'ailleurs, de la neutralité par le pavillon, soutenu et partiellement respecté dans la fin du siècle dernier ; mais c'est parce qu'il était appuyé momentanément par une neutralité armée, et aussi par quelques autres considérations ou calculs politiques, qui conseillaient alors à l'Angleterre de se montrer, jusqu'à un certain point, disposée à pactiser à cet égard : cet état de choses ne fut pas de longue durée. D'ailleurs, une neutralité qui ne peut se faire respecter qu'à coups de canon, entraîne une partie des inconvénients de l'état d'hostilité, puisqu'il en résulte nécessité de faire des dépenses de guerre pour soutenir une doctrine.

Messieurs, le jour où il deviendrait réellement possible de faire respecter le principe que le pavillon couvre la marchandise, il n'y aurait presque plus d'intérêt, et, tranchons le mot, de profit pour une puissance maritime à faire la guerre sur mer. Toutes les grandes flottes, tous les moyens de supériorité navale dont quelques nations sont en possession par la nature de leurs attributions locales, leur deviendraient inutiles. II suffirait de changer le pavillon d'un navire, pour que la nation la plus faible, une simple ville anséatique, devînt paisiblement l'intermédiaire et le régulateur du commerce des plus grands peuples.

Tout cela, j'en conviens, Messieurs, serait, sous quelques rapports, fort beau et beaucoup plus humains mais aussi tout cela, bien considéré à fond et sous tous ses points de vue, n'est et ne sera jamais, comme je l'ai déjà dit, qu'une véritable chimère. Jamais le plus fort ne consentira à perdre ses avantages ; jamais celui qui sera poussé à la guerre par la colère ou la vengeance, et qui, dans cette situation, commence par fermer les livres de morale et de justice, n'acquiescera, de son plein gré, à ce qui peut tromper ses calculs, à ce qui peut soustraire à sa cupidité ce dont il a résolu de s'emparer, à ce qui pourrait l'empêcher de faire à son ennemi tout le mal possible.

Ne vous faites pas illusion, Messieurs, sur les inévitables conséquences des calamités que les guerres de toute espèce entraînent toujours avec elles. Tout combattant ne doit placer sa sûreté que dans la force de sa défense ou de son attaque ; et jamais, sur mer, la propriété d'un ennemi ne sera respectée que sous le pavillon qui sera en état de la défendre par les armes.

Oui, sans doute, Messieurs, il faut éviter soigneusement toutes les occasions de guerre ; c'est le vœu de votre cœur et du mien. Mais comme le malheur de notre destinée peut nous y entraîner tôt ou tard, vous devez penser, comme moi, qu'il est dès-à-présent nécessaire de préparer les moyens de rendre alors à notre ennemi tout le mal qu'il tentera de nous faire. S'il ne respecte pas la neutralité du pavillon, vous ne la respecterez pas ; s'il poursuit nos navires marchands avec des vaisseaux et des corsaires, vous lancerez aussi contre leurs navires marchands des corsaires et des vaisseaux ; s'ils renouvellent le supplice de ces horribles pontons, vous en créerez tout exprès à leur image et ressemblance ; et dût votre cœur saigner de cette dure nécessité, le talion, le talion sera votre règle et la mesure de tous vos procédés.

Mais, nous devons plutôt l'espérer, le fruit des lumières croissantes du siècle ne sera pas perdu pour la génération actuelle, et moins encore pour la postérité. Désormais l'ennemi sera généreux même dans la guerre ; et à la première démonstration d'adoucissement et d'humanité, le Français cherchera toujours à surpasser, dans cette lutte honorable, tous ses adversaires quelconques.

Cette digression a eu quelque chose de pénible et pour vous et pour moi, Messieurs ; c'est toujours avec affliction que nous nous verrons entraînés dans des pensées de guerre qui ne sont que des souvenirs de malheurs. Je prie surtout l'estimable collègue dont je combats l'opinion, de me pardonner des tableaux qui, parmi ses occupations paisibles, et au milieu des arts qu'il cultive et qu'il prend soin d'encourager, se présentent rarement à son esprit. Il habite la capitale du monde civilisé ; il vit honorablement au milieu d'une société de savants et de philanthropes ; tout, en fait de générosité et de bienveillance, paraît désirable et possible à ces cœurs brûlants d'humanité.

Mais, moi, je suis un homme des frontières, un habitant des ports de mer, le compagnon, l'ami de la classe la moins heureuse du peuple, des hommes les meilleurs et les plus dévoués à leur pays, de nos intéressants marins. J'ai vu de près leurs souffrances, j'ai connu toutes les cruautés dont ils ont subi la rigueur ; et quand la pensée d'une guerre maritime saisit mon âme indignée, ah! je l'avoue, mes chers collègues, je ne trouve plus en moi beaucoup d'espoir d'adoucissements prochains, et toutes mes idées sont empreintes de la conviction du besoin de la défense, de la nécessité de faire toujours respecter nos droits et nos justes vœux, par tous les moyens de force qui sont en notre pouvoir.

Messieurs, on a tort, suivant moi, de s'étonner d'une demande de 60 millions pour le service de notre marine, lorsque les Anglais ont dépensé encore, l'an dernier, pour l'entretien de la leur, 150 à 160 millions, et qu'en 1810, pendant la guerre , ils dépensèrent 5 10 millions.

Sommes-nous, en réalité, moins riches qu'eux ! je ne le crois pas. Nous sommes surtout bien moins obérés.

Je vois qu'on cherche a m'objecter que les Anglais ont pour prix de ce sacrifice un immense commerce maritime, et d'innombrables possessions outre-mer.

Eh bien ! Messieurs, croyez-vous que ce soit une raison pour que la France doive s'effacer de toute concurrence sur mer, leur céder partout la place, et renoncer aux balancements et à la recouvrance d'une partie des avantages dont elle a été plus d'une fois en possession ?

C'est pourtant ce qui arriverait infailliblement, si vous négligiez le soin de votre marine militaire et les moyens de la renforcer successivement. Vous auriez tort d'être épouvantés de cette prétendue supériorité sur mer de nos heureux rivaux. Ce formidable appareil de leur puissance maritime a aussi ses côtés faibles, et cache des vides trop difficiles à remplir, dans toute autre circonstance que celles qui ont favorisé à l'envi les grands développements auxquels ils ont pu se livrer pendant nos dernières guerres, par suite de nos dissensions intestines, cause réelle de l'impuissance de nos efforts sur mer, surtout par la possibilité où ils étaient alors de subjuguer toutes les marines des autres peuples.

Ici l'orateur, après avoir soutenu que la demande de 60 millions pour le service de la marine est un sacrifice nécessaire, se croit obligé de désapprouver le mauvais emploi des fonds destinés à des essais de nouvelles colonies ; il termine ainsi :
D'après ces motifs, je vote pour les 60 millions; mais je m'opposerai à toute espèce de dépense applicable à des essais de colonisations qui paraîtront avoir un autre but que celui que je viens de désigner.

Extrait des débats sur le budget des dépenses pour l'exercice 1823, Ministère de la Marine et des Colonies. Bajot.- Annales maritimes et coloniales : publiées avec l'approbation du ministre de la marine et des colonies.- Imprimerie royale, 1822. Copie de Université de Harvard numérisée le 4 avr 2008.

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Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)

L’état social de la France en 1789

Aimé Césaire
Sujet de composition 24 mai 1932
Résultats remis le 6 juin 1932
Classe de Première Vétérans
Lycée Louis le Grand
Paris

Sujet :
L’état social de la France en 1789 et les réformes sociales des assemblées révolutionnaires, de 1789 à septembre 1792.






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Et le vent de l’Histoire chante en moi (J. Brel)

Les états généraux : 5 mai 1789

Mercredi 15 juillet 2009
Un événement de l'histoire communale
La rédaction des cahiers de doléances en 1789
14:00 - 15:00 : Rédaction des cahiers de doléances
15:30 - 17:00 : Mode de représentation & représentativité

Documents
  • Vaudémont
  • Fontenay-sous-Bois
p. [85]-202.

  • 1789, extrait d’un cahier de doléances

En 1789, à la veille des États Généraux, les habitants du village de Champaney (Franche-Comté) introduisent dans leur cahier de doléances un voeu condamnant la traite des Noirs et réclamant l’abolition de l’esclavage.

« Les habitants et communauté de Champagney ne peuvent penser aux maux que souffrent les Nègres dans les colonies sans avoir le coeur pénétré de la plus vive douleur, en se représentant leurs semblables, unis encore à eux par le double lien de la religion, être traités plus durement que ne le sont les bêtes de somme. Ils ne peuvent se persuader qu’on puisse faire usage des productions desdites colonies si l’on faisait réflexion qu’elles ont été arrosées du sang de leurs semblables, ils craignent avec raison que les générations futures, plus éclairées et plus philosophes, n’accusent les Français de ce siècle d’avoir été anthropophages ce qui contraste avec le nom français, et plus encore celui de chrétien. C’est pourquoi leur religion leur dicte de supplier très humblement Sa Majesté concerter les moyens pour de ces esclaves en faire des sujets utiles au royaume et à la patrie. »

Cahier de doléances de Champagney cité par Godard et Abensour, « Cahiers de doléances du bailliage d’Amont », 1927. Cité dans Histoire de la Franche-Comté de 1789 à nos jours, Association des professeurs d’histoire et de géographie régionale de Besançon, collection archives et documents du CRDP (centre régional de la documentation pédagogique) de Besançon, 1988, p. 94. L'Humanité, Article paru le 10 mai 2006.





Programme
Eurochestries
"Le Concert de Monsieur de Saint-George"

15 juillet


  • Temple Protestant
    47 rue camille pelletan
    Houilles Carrières sur Seine (78)
    RER A - Houilles Carrières sur Seine





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Création de costumes pour le Carnaval des Nouveaux Mondes


Csgd94120 recherche des animateurs pour les ateliers de création des costumes.
Envoyer un mail à csgd94120 @ gmail. com




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